Christian Sivilotto, psychologue psychothérapeute à Nice - 06000. Quelques mots sur le problème de a procrastination.

Encore appelée : l'art de remettre au lendemain ce qui pourrait être fait aujourd'hui.

Même si cet "art" laisse la personne en fin de journée confrontée à l'amer constat que les tâches et les plus beaux projets restent en rade, il constitue un mode de fonctionnement psychique qui présente quelques avantages.

Eh oui. La procrastination permet simplement au sujet, souvent plus déprimé qu'il ne le croit lui-même, de ne pas être confronté à l'échec. Il suspend la dynamique de son désir par la pensée et la rêverie. Quelque part, il déborde de projets et d'envies et l'on peut aisément dire sans trop connaître la personne qu'elle est sur le chemin de la réussite. 

Mais dans les faits, il ajourne cependant la réalisation de satisfactions possibles en évitant ainsi l'épreuve de mal faire. Le procrastinateur souffre donc davantage d'inhibition devant l'action. Cela le rapproche cliniquement d'une dynamique subjective dépressive mais avec cependant le maintien, voire l'amplification d'une activité imaginaire riche, de fantasmes compensatoires fréquents. Le sujet procrastinateur peut ainsi rester vif par la pensée et plein d'idées et quand il amorce enfin les préliminaires d'une action, il lui arrive de commencer vite une autre action... histoire de faire plusieurs choses à la fois... Pour mieux ne pas conclure afin de rester, pour l'inconscient du sujet, dans une forme de monde sans limite. 

Alors que faire?

De façon très pratique, toute personne au travail ou habituée à l'action sait qu'il faut respecter les étapes en toute chose. Il s'agit pour la personne d'organiser sa pensée et de simplement effectuer des listes... en classant les actions par ordre de priorité.

Certes certes... Ceci en reste au niveau comportemental. Car les êtres souffrant de ce problème de procrastination ont tout de même une personnalité riche et les solutions comportementales de classifications risquent de ne pas les enthousiasmer.

finalement, le mal que se donne le sujet dans la fuite de l'action ainsi que la mise en échec de ce qu'il a de plus cher à savoir son désir est psychiquement extrèmement coûteux. Le traitement de la procrastination prend nécessairement du temps. 

Comme toujours dans l'approche de la psychologie clinique, l'apport du modèle psychanalytique permet que la psychothérapie engage la personne à faire le point dans un premier temps sur les vraies raisons qui entravent la réalisation de ses envies et projets.

Dans un autre temps logique, le psy soutient comme dans toute psychothérapie l'élaboration psychique de son patient. La mise au travail des questions singulières qui se dégagent du premier temps d'analyse, aide la personne à trouver ses propres solutions. Doucement... sans se presser (eh oui), sur le mode de la temporalité du symptôme qu'est la procrastination. Mais cette fois avec des effets positifs bien concrets dans la vie pratique.