Tout d'abord, il est important de noter qu'il existe globalement trois âges d'apparition des comportements de refus ou de phobie scolaire.
- À l'âge de 5 ou 6 ans, soit à l'entrée à l'école Primaire, lieu de la confrontation de l'enfant à l'apprentissage des symboles, de la lecture et de l'écriture.
- Vers 11 ans, soit au moment de rentrer au collège, lieu qui marque aussi l'entrée dans la puberté.
- Et vers 15 ans, soit au cœur même de l'adolescence lorsque le jeune sujet rentre au lycée.
Pour ce qui est de la Maternelle, il peut se présenter des formes s'apparentant au refus voire à l'angoisse mais il s'agit souvent plus d'une question de difficulté à la séparation d'avec les parents que des entretiens psychologiques permettront rapidement de surmonter.
Le Refus.
Nous distinguons le "refus" de l'école à la phobie, dans la mesure où cette dernière présente chez l'enfant ou l'adolescent une composante d'angoisse très prononcée.
Le refus est souvent associé directement à un désinvestissement, un désintérêt du sujet pour ce que l'école enseigne. Bien évidemment cela pose question quant au rapport subjectif de l'enfant au savoir. Mais la dimension du mal-être est moins repérable que pour les enfants souffrant d'angoisse au point d'être tétanisé, les empêchant de se rendre sur le lieu même de l'école (plus souvent le collège ou le lycée plutôt que l'école primaire). Le refus scolaire peut être entendu aussi comme l'effet d'une identification à l'un des parents qui éprouverait ou aurait jadis éprouvé une franche hostilité pour l'école. Un travail psychothérapique incluant l'écoute des parents aide à tempérer les effets de ce refus de l'école.
La Phobie scolaire.
Plus fréquente et plus inconfortable que le simple refus, la phobie dirigée sur l'école entrave l'accès au apprentissage de l'enfant ou de l'adolescent. AU point même que si aucun soin n'est donné, cela peut générer une forme de marginalisation scolaire débouchant carrément sur une marginalisation sociale.
La dimension d'angoisse qu'apporte la phobie doit être entendue sans négligence de la part des adultes, car derrière ces comportements, le jeune sujet peut tout simplement se défendre de pensées dépressives qui larvent souvent la vie psychique des adolescents. D'une manière générale, il faut considérer que le traitement psychothérapique vise alors à permettre au jeune élève de retrouver un peu d'élan pour le "goût" des apprentissages. Le mot même de "savoir" tient dans ses racines étymologiques la notion de "saveur... goût", ce qui suppose que pour y avoir accès confortablement grâce à l'école, l'activité psychique doit retrouver goût au plaisir de penser et de désirer. Ainsi, le travail psychothérapique d'orientation psychanalytique diminue l'inhibition incluse dans les symptômes phobiques. C'est alors l'inverse d'une démarche comportementale qui consisterait à lutter absolument CONTRE le trouble phobique. L'écoute et le soutient actif que le psychologue clinicien offre à son jeune patient permet à ce dernier d'être dans un processus dynamique qui relance le désir et de ce fait, le plaisir de penser... de se découvrir et d'explorer par les apprentissages (ou autre) les nouveaux horizons qui s'offrent à lui.